Ils ont fait
LE PERSONNEL MUNICIPAL
- " Je considère que la gestion de Toulon,
Marignane et Orange est une bonne gestion ", déclare
Bruno Mégret le 5 février 1997 sur RMC.
- Le 6 janvier 1998, Philippe de Beauregard, chef du cabinet
du maire de Toulon, est mis en examen pour " recel de
preuve ". Il est soupçonné d'être
impliqué dans une affaire de pots-de-vin : une employée
municipale avait promis à un habitant de Toulon un emploi
dans les services de la ville, moyennant le versement de 30 000 francs.
- Raymond Lecler, directeur du cabinet de Daniel Simonpieri, maire
FN de Marignane, explique, le 1er septembre 1997, dans une
lettre adressée à Jean-Marie Le Pen, les raisons de sa
démission. Il accuse les " dérives
personnelles du maire ", dit refuser d'être " complice
d'un usage des deniers publics à des fins personnelles "
et être déçu " quant à
l'application du programme ".
- Le 30 janvier 1998, Jean-Marie Le Chevallier
revendique " absolument ", devant le
conseil municipal, la mise en oeuvre de " la préférence
familiale " dans les embauches de la mairie de Toulon.
" Il est normal qu'on préfère recruter
la fille de M. Lunardelli [adjoint FN] que la fille de
M. Gaïa [conseiller PS]. " Le maire
répondait ainsi à une question concernant une lettre
envoyée aux services par son épouse, adjointe chargée
de la jeunesse, et qui demandait, le 4 décembre 1997,
que soient embauchés " des employés
sympathisants du Front national [ ... ] ou
totalement neutres ".
- Alors que plusieurs fonctionnaires municipaux en désaccord
avec le Front national dénoncent les pressions et chantages
exercés par la nouvelle municipalité d'Orange, Pierre
Nouveau, délégué FO des fonctionnaires
territoriaux, se suicide dans son bureau (31 mai 1996).
LA " PRÉFÉRENCE
NATIONALE "
- Bruno Mégret, porte-parole de la
municipalité de Vitrolles, annonce la création d'une
allocation municipale " de naissance "
de 5 000 francs versée aux " parents
français ou européens " de nouveau-nés
vitrollais. " Il est normal que les Français
soient prioritaires chez eux, en France, et les Européens en
Europe ", dit M. Mégret
(22 janvier 1998).
LES ASSOCIATIONS
- Aussitôt élue, la municipalité de
Marignane supprime les crédits et le local mis à la
disposition de l'association L'éclat, qui fait de l'alphabétisation
et du soutien scolaire. De même, le maire refuse de continuer à
mettre à la disposition des Restos du coeur un camion et deux
employés municipaux.
- Le 22 mars 1996, la municipalité de Toulon vote
son premier budget. Contrairement aux engagements de M. Le
Chevallier de baisser les impôts, une augmentation de plus de
9 % est adoptée. Les subventions aux associations sont
revues : celle du Centre communautaire israélite est
supprimée, celle de la Société des amis des
chats augmente de 40 000 francs, tandis que le Secours
populaire obtient 8 000 francs.
- Dans les semaines qui suivent son élection, le 9 février
1997, à la mairie de Vitrolles, Catherine Mégret et
son conseil municipal suppriment des subventions à des
associations, dont la régie de quartier de la cité des
Pins, et se séparent de plusieurs animateurs de quartier. Une
vive polémique est engagée avec le commissariat de la
ville, accusé par la mairie de pas remplir ses tâches.
- Après sa démission, en janvier 1996, du
poste de directeur du service des sports de la ville de Marignane,
Joseph Mahmoud, vice-champion olympique du 3000 mètres
steeple en 1984, déplore " la casse "
du Jogging international de Marignane, un des clubs d'athlétisme
les plus prestigieux de France. Plusieurs athlètes d'élite
ont rejoint d'autres clubs après que le premier adjoint au
maire eut déclaré, peu après l'élection
de la municipalité FN, que la dizaine de sportifs embauchés
comme employés municipaux ne seraient " plus
payés pour courir, mais pour travailler 37 h 30 par
semaine ".
LES BIBLIOTHÈQUES
- Le 4 septembre 1996, Jean-Christian Tarelli, premier
adjoint au maire (FN) de Marignane, demande à la directrice
de la bibliothèque municipale d'interrompre les abonnements
aux quotidiens Libération et La Marseillaise et
à l'hebdomadaire L'Evénement du jeudi,
pour les remplacer par trois publications proches de l'extrême
droite : Présent, Rivarol, National-Hebdo. Le 10 juin
1997, le tribunal administratif de Marseille annule cette décision
pour des raisons de forme. Par la suite, l'achat de certains
ouvrages par la bibliothèque municipale sera refusé
" pour des raisons économiques ".
En revanche, début 1997, soixante-quinze livres rédigés
par des auteurs du Front national ou d'extrême droite ont été
commandés sans que les bibliothécaires en aient été
avertis.
- La dernière bibliothécaire municipale de l'équipe
en place avant l'élection de Jacques Bompard à la
mairie d'Orange démissionne, le 1er février 1997.
Une de ses anciennes collègues dénonce alors la
censure effectuée dans les choix de livres par l'adjoint à
la culture, Gilbert Lagier.
L'ÉCOLE
- A la rentrée scolaire 1995, la municipalité
de Marignane décide de supprimer les menus spéciaux
dans les cantines de la commune, qui permettaient de proposer aux
enfants de religion juive ou musulmane des plats de substitution ne
contenant pas de porc. Cette mesure a été depuis
reconduite.
- Le conseil municipal de Marignane décide, le 24 juin
1996, de réserver les cantines scolaires aux seuls enfants
dont les deux parents peuvent prouver qu'ils travaillent. Le 27 novembre,
le tribunal administratif ordonne le sursis à exécution
de cette délibération.
LA CULTURE
- A Orange, Jacques Bompard, aussitôt élu, décide
de supprimer la subvention municipale de 1 million de francs
permettant l'organisation des Chorégies. Après
plusieurs semaines de polémique, le ministère de la
culture se substituera à la ville.
- En juin 1995, s'engage un long bras de fer entre
Jean-Marie Le Chevallier, maire de Toulon, et Gérard Paquet,
créateur du Théâtre national de la danse et de
l'image (TNDI) de Châteauvallon. Avec le soutien du préfet
Jean-Charles Marchiani, le maire multipliera les procédures
tandis que les intellectuels et artistes se mobilisent. Gérard
Paquet est licencié le 1er février 1997, et le
maire demande la dissolution de l'association de Châteauvallon.
- Le 4 juin 1996, Jean-Charles Marchiani, préfet
du Var, demande au Théâtre de Châteauvallon de ne
pas programmer le groupe de rap Suprême NTM lors de son
festival de la fin juillet. M. Le Chevallier approuve
cette mesure préfectorale.
- Le 21 octobre 1996, le maire de Toulon, Jean-Marie Le
Chevallier, ne juge " pas opportun "
l'invitation faite à Marek Halter par les organisateurs de la
Fête du livre et demande que des stands soient réservés
à des éditeurs d'extrême droite. Plusieurs
libraires refusent alors de participer à cette manifestation,
qui sera finalement organisée dans la commune voisine de La
Garde. En 1997, la municipalité organisait à nouveau
sa propre Fête du livre, rebaptisée " la
Fête de la liberté ".
- Le 6 octobre 1997, Catherine Mégret, maire de
Vitrolles, fait murer les locaux du café-musique le
Sous-Marin, après avoir pris un arrêté de
fermeture. " L'ambiance n'était pas saine ",
explique la municipalité qui, en juin, avait supprimé
les subventions à cette association.